Sevrage tabagique : controverse autour des substituts nicotiniques
Une étude française remettant en cause l’efficacité des substituts nicotiniques a suscité les foudres de deux associations de lutte contre le tabagisme. La Société française de tabacologie et l’Alliance contre le tabac dénoncent cette “suggestion d’inefficacité“ des traitements pour arrêter de fumer. Retour sur une polémique fumeuse.
Le 23 janvier, un communiqué de l’Inserm et un article dans le monde rapporte l’étude du Pr. Jean Pol Tassin, directeur de recherche à l’Inserm. Selon ces travaux, ce n’est pas la nicotine seule qui est à l’origine de la dépendance tabagique mais l’association nicotine + Inhibiteurs de la MonoAmine Oxydase (IMAO). Cette hypothèse remet en question l’efficacité des substituts nicotiniques dans le sevrage. “Ces travaux pourraient contribuer à améliorer les approches de traitement de la dépendance à la nicotine. Ils remettent aussi en question l’efficacité des produits actuels de substitution au tabac et permettent de comprendre pourquoi, dans plus de 80 % des cas, les utilisateurs de patchs et de chewing-gums à la nicotine recommencent à fumer après seulement quelques semaines. Une nouvelle composition alliant nicotine et des produits bloquant la protection naturelle due aux récepteurs 5-HT1A serait efficace comme substitut au tabac. Ceci pourrait être utilisé dans une nouvelle stratégie dans la thérapie du sevrage“ précisait ainsi le Pr. Jean Pol Tassin.Cette étude et l’écho que le journal Le Monde lui a donné ont fait réagir la Société française de tabacologie et l’Alliance contre le tabac. Leur communiqué conjoint du 28 janvier rappelle que l’aide des substituts nicotiniques pour arrêter le tabac est prouvée scientifiquement : “l’utilisation de substituts nicotiniques à doses fixes augmente d’environ 60 % le taux de réussite du sevrage, comme le démontre la dernière revue de la librairie Cochrane (organisme international indépendant) à partir de plus de 100 études internationales concernant 40 000 fumeurs suivis entre six et douze mois“. Le communiqué relaie également les recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).Dans leur communiqué, les deux associations assurent encourager la recherche concernant la compréhension et le traitement de la dépendance au tabac avant de conclure : “Toutefois, pour la pratique clinique, il est évident que les résultats de centaines d’études validées donnant une certitude d’efficacité chez l’homme ont plus de poids que des hypothèses construites à partir de données expérimentales obtenues chez la souris. La mise en cause du rôle de la nicotine dans la dépendance au tabac coïncide avec les intérêts de l’industrie du tabac qui a longtemps nié dans sa communication externe, que l’addiction à la nicotine était la cause principale du maintien de la consommation et du marché du tabac alors que ses documents internes prouvent qu’elle en avait pleinement conscience“.Sources :Journal of Neuroscience, 21/01/2009Communiqué de l’Insemr du 23/01/2009Communiqué de la Société française de tabacologie et l’Alliance contre le tabac du 28/01/09Click Here: camiseta rosario central