Tuberculose : le nombre de cas diminue enfin en France !
Pour la première fois depuis plusieurs années, le nombre de cas de tuberculose en France a baissé entre 2008 et 2009, selon les données de l’Institut de veille sanitaire (InVS) publiées le 24 mars 2011 à l’occasion de la Journée mondiale de la tuberculose. Nora Berra appelle à amplifier la lutte contre cette maladie.
Près de 130 ans après la découverte du bacille de Koch, baptisé du nom de celui qui en fut à l’origine, la
tuberculose fait toujours l’objet d’une étroite surveillance en France où 5 276 cas ont été recensés en 2009, contre 5 758 l’année précédente. Deux régions françaises davantage touchéesSans surprise, les régions les plus touchées restent l’Ile-de-France (15,8 cas pour 100 000 habitants), et plus particulièrement Paris (23,4/100 000) et la Seine-Saint-Denis (30,3/100 000), et surtout la Guyane (23,9/100 000). Ces taux de déclaration sont toutefois les plus bas jamais enregistrés depuis de nombreuses années dans ces départements, observe l’InVS. Les personnes sans domicile fixe et celles nées dans des pays de forte incidence de tuberculose comme ceux d’Afrique subsaharienne constituent la majorité des cas. Une conséquence des efforts nationaux de lutte contre la tuberculose ?
Avec prudence, l’InVS avance que “la baisse observée pourrait être liée au renforcement des mesures de contrôle de la tuberculose, notamment la recentralisation des activités de lutte antituberculeuse en 2006 et la mise en place du programme national de lutte contre la tuberculose en 2007“. Dans un premier temps, ces mesures auraient permis de dépister un nombre important de cas, se traduisant par une élévation de l’incidence entre 2006 et 2008 ; la prise en charge de ces cas a, dans un second temps, permis de réduire la circulation du bacille de Koch et, par conséquent, participé à la baisse du nombre de cas, suggère l’InVS. L’institut estime par ailleurs que la suspension du caractère obligatoire de la vaccination par le
BCG en 2007 n’a pas eu d’impact significatif. Si ce n’est, peut-être, de n’être pas suffisamment incitative à l’égard des populations à risque pour lesquels le BCG reste fortement recommandé. Résultat : la couverture vaccinale est encore insuffisante chez les enfants à risque, comme ceux d’Ile-de-France et de Guyane. Poursuivre la lutte
Nora Berra, Secrétaire d’État chargée de la Santé, a donc appelé à poursuivre la lutte contre la tuberculose, soulignant que les populations les plus à risque sont également les plus fragiles. “La tuberculose est particulièrement élevée chez certaines populations fragiles : les migrants, les personnes sans domicile fixe, les détenus en milieu pénitentiaire et les personnes âgées de plus de 75 ans. C’est un enjeu sanitaire mais aussi un enjeu de démocratie sanitaire“.
Pour Nora Berra, il convient donc de poursuivre la stratégie de lutte contre la tuberculose et de l’améliorer en :
– actualisant les recommandations nationales et en les faisant davantage connaître ;
– valorisant les Centres de lutte contre la tuberculose pour harmoniser les pratiques ;
– incitant la mise en uvre des actions visant à optimiser la vaccination des enfants à risque ;
– promouvant auprès des professionnels de santé le rôle de conseil du Centre national de référence (CNR) des mycobactéries qui assure une expertise incontournable ;
– soutenant les mesure visant à agir au plus près des personnes à risques (équipes mobiles, actions dans les prisons). Amélie Pelletier
Sources :
– Communiqué de l’InVS, 23 mars 2011
– Communiqué de presse du Secrétariat à la Santé, 24 mars 2011
Photo : Nora Berra, février 2011, © DURAND FLORENCE/SIPAClick Here: racing club camiseta