Imagerie cérébrale : le centre de la motivation démasqué !
Pour un sportif, la reconnaissance, pour un étudiant, la réussite des examens, pour un salarié, un salaire élevé… Chacun d’entre nous a besoin d’un objectif bien précis pour se motiver, une carotte en quelque sorte. En fait, d’après des chercheurs français, notre cerveau abriterait un centre de la motivation, impliqué aussi bien pour mobiliser les efforts mentaux que physiques.
Une équipe de chercheurs a mis en évidence l'existence d'un centre de la motivation dans le cerveau.
Et si un même centre de motivation était impliqué à la fois dans l’effort physique et mental ? C’est ce qu’a cherché à déterminer Mathias Passiglione, chargé de recherche Inserm du Centre de recherche en neurosciences de la Pitié-Salpêtrière (Inserm/UPMC-Université Pierre et Marie Curie/CNRS) et son équipe. Pour répondre à leurs questions, les chercheurs ont donc étudié les mécanismes neuronaux qui découlent d’une activité mêlant à la fois l’action et la cognition.Pour ce faire, 20 sujets volontaires ont participé à un test de 360 essais conjuguant effort mental et physique, le tout en étant allongés, la tête dans un appareil d’IRM fonctionnelle.Les tâches effectuées demandaient à la fois un effort intellectuel et physique. Côté action cognitive, il s’agissait de trouver le chiffre le plus grand numériquement parmi des chiffres de tailles différentes. Pour la partie physique, ils devaient donc sélectionner le nombre en question en serrant la poignée située au niveau de leur main gauche ou de leur main droite en fonction de là où se trouvait ce dit chiffre. En fonction de leur réussite, les participants accumulaient plus ou moins de gains, la récompense en somme.En analysant les images obtenues à partir des clichés des IRM fonctionnelles, l’équipe de Mathias Pessiglione a identifié “dans la profondeur du cerveau un système motivationnel général, c’est-à-dire une structure capable d’activer n’importe quel type d’effort, qu’il soit mental (comme se concentrer sur ce qu’on fait) ou physique (comme soulever une charge)“ précise le communiqué. En outre, d’après les observations des chercheurs, plus la somme en jeu était importante, plus l’activation du striatum ventral l’était aussi. Par ailleurs, ils ont constaté que le “centre de motivation“ se connecte à des zones différents en fonction du type de tâches : pour les tâches cognitives, c’est la partie médiane du striatum (le noyau caudé) qui est activée ; pour les tâches physiques, c’est la partie latérale du striatum (le putamen).En conclusion, l’équipe de Mathias Passiglione émet l’hypothèse que le striatum ventral code la motivation : “le striatum ventral pourrait commuter les connexions en fonction de la demande, c’est-à-dire amplifier l’activité neuronale dans le noyau caudé pour une opération cognitive et dans le putamen pour une action physique“ explique Mathias Pessiglione.
Yamina Saïdj
Sources :– “Existe-t-il dans les profondeurs du cerveau un centre général de la motivation ?“, communiqué de presse INSERM/CNRS, 21/02/2012-
Neural Mechanisms Underlying Motivation of Mental Versus Physical Effort, L. Schmidt and al, PLoS Biology, 21 février 2012, volume 10.Click Here: new zealand rugby team jerseys