Les femmes, championnes de l'automédication
Hommes et femmes, inégaux face à l’automédication ? C’est en tout cas ce que révèle une étude réalisée par le Conseil de l’Europe, dans 17 pays. En France, 15% des jeunes femmes, contre 8% des jeunes hommes, feraient un usage abusif des médicaments soumis à prescription.
En se tournant vers des amis ou des proches, les femmes savent qu'elles pourront plus facilement se procurer des médicaments soumis à prescription.
Les chercheurs se sont intéressés à l’usage de médicaments soumis à prescription médicale par des personnes à qui le médicament n’avait pas été prescrit, ou en dehors de la période pour laquelle il avait été prescrit.
Antidouleurs,
tranquilisants,
somnifères, antidépresseurs: dans cette étude du Conseil de l’Europe, les femmes sont classées dans une “catégorie à haut risque dans l’usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance“. Ce rapport, qui n’a pas vocation d’exhaustivité, fait la synthèse des données disponibles dans 17 régions ou pays d’Europe et de la Méditerranée: Allemagne, Chypre, Egypte, France, Grèce, Irlande, Israël, Italie, Liban, Lituanie, Malte, Maroc, Pays-Bas, Pays de Galles, République tchèque, Serbie et Tunisie. Cette étude est la toute première à mettre l’accent sur la différence entre hommes et femmes en matière d’automédication.L’automédication : une pratique nettement plus élevée chez les femmesL’étude a permis de constater une “différence importante“ selon le sexe en matière d’automédication, a indiqué la professeure Marilyn Clark de l’Université de Malte, coordinatrice du projet de recherche rédigé pour le Groupe de coopération en matière de lutte contre l’abus et le trafic illicite de stupéfiants (
Groupe Pompidou) du Conseil de l’Europe.L’étude observe que la pratique de ces abus est “nettement plus élevée chez les femmes de tous les groupes d’âge“.En France, 15% des jeunes femmes, contre 8% des jeunes hommes, feraient un usage abusif des médicaments soumis à prescription, selon l’étude qui tire ses chiffres d’un rapport Baromètre Santé (2010).En Lituanie près d’une jeune femme sur cinq (19%) ferait un usage abusif de ces médicaments contre 7% d’hommes, et au Pays-Bas elles seraient 11% pour 6% d’hommes.Certains pays comme l’Allemagne, l’Italie, la Serbie et le Maroc, où les abus concernent moins de 5% de la population, n’affichent aucun écart notable selon le genre.En Allemagne et en Serbie, des surdoses fatales plus élevées chez les femmes ont été constatées dans la consommation de psychotropes.Une facilité d’acquisition des médicamentsL’étude pointe le fait que ces abus sont favorisés par la facilité d’acquérir ces médicaments. La source la plus courante est bien sûr le médecin. Arrive en deuxième position la source “un(e) ami(e) ou un(e) proche“. L’étude révèle également que l’automédication chez les femmes pourrait être liée à des traumatismes et des violences. L’âge est aussi un facteur à prendre en compte puisque la consommation de médicaments délivrés sur ordonnance augmente avec l’âge, la période à risque la “plus probable“ étant vers les 30 ans.AFP/Relaxnews
Sources :
– Communiqué de presse du Conseil de l’Europe – 18 novembre 2014
– The gender dimension of non-medical use of prescription drugs in Europe and Mediterranean Region, Marylin Clark and al, Council of Europe, novembre 2014 (
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