Cœur artificiel Carmat : le second patient implanté est rentré chez lui

April 23, 2020 0 By JohnValbyNation

Le second patient français à avoir bénéficié du cœur artificiel Carmat se porte bien et a pu rentrer chez lui début janvier, indique la société dans un communiqué de presse publié lundi.

Le Pr Carpentier présente le coeur bioprothétique Carmat dont il est le concepteur (Crédit photo : MEIGNEUX/SIPA).

Greffé le 5 août 2014 à Nantes, le patient âgé de 68 ans a obtenu le feu vert des médecins après qu’ils se sont assurés qu’il était capable de gérer seul le fonctionnement du système portable d’alimentation et d’alerte du cœur artificiel, indique la société Carmat.Le Pr Alain Caprentier, co-fondateur de Carmat et concepteur du cœur artificiel bioprothétique autorégulé de la société, se réjouit de ce succès. “Après des années de souffrance, une nouvelle année et une nouvelle vie débutent pour ce patient“. Et l’expert, reconnu mondialement pour  l’invention des valves cardiaques Carpentier-Edwards ®, de saluer le travail des équipes hospitalières du CHU de Nantes, qui ont procédé à l’implantation du cœur artificiel total. “Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance aux équipes médico-chirurgicales et au personnel soignant du CHU de Nantes, dont l’expérience et l’engagement ont contribué à une spectaculaire réhabilitation du patient“.Le système portable accessible à tous les patients de l’essaiLe cœur artificiel développé par la société Carmat est une prothèse visant à remplacer le cœur des patients souffrant d’

insuffisance cardiaque terminale pour qui la

greffe cardiaque est impossible ou contre-indiquée, et, au-delà, pour l’ensemble des malades en attente d’un greffon. Le manque de greffons cardiaques est en effet un souci constant et cette alternative thérapeutique constitue un véritable espoir pour eux.La société Carmat poursuit ses essais cliniques, et annonce d’ores et déjà que “le système portable Carmat sera désormais accessible à tous les patients de l’essai en cours“. Il s’agit du système d’alimentation et d’alerte du cœur artificiel, un système “électrique et silencieux“, qui “offre aux patient mobilité et autonomie dans d’excellentes conditions“.Un pas de plus sur le chemin de la commercialisationLe succès de cette greffe est à mettre en regard de l’

échec relatif de la première tentative qui s’était soldée par le décès du patient. Plus âgé (il avait 76 ans au moment de l’intervention réalisée en décembre 2013), celui-ci avait en outre une insuffisance cardiaque plus avancée que le second patient, et un état général, notamment rénal et hépatique, plus atteint, avait indiqué le Pr Carpentier quelques mois après son décès.Les concepteurs du cœur Carmat ont donc quelque peu modifié leurs critères de sélection pour la seconde greffe, choisissant un patient plus jeune, aux fonctions rénale, hépatique et pulmonaire en meilleur état. Un choix qui semble avoir été payant, même si les causes du dysfonctionnement de la prothèse restent mal connues et semblent multifactorielles.En mars 2014, suite à ce décès, la société Carmat précisait, sur son site Internet, comment elle envisageait la suite : “Lorsque l’ensemble des données cliniques à 6 mois auront été recueillies sur tous les patients de la deuxième phase, Carmat pourra compléter et soumettre le dossier pour le marquage CE aux autorités compétentes, prélude à la commercialisation du cœur bioprothétique“.  On s’approche donc, peu à peu, d’une commercialisation de ce cœur artificiel.Amélie PelletierSource : Communiqué de presse de la société Carmat, 19 janvier 2015.