Fin de vie à domicile : repérer et prendre en charge la précarité
Un rapport sur l’hospitalisation à domicile et la fin de vie, dévoile les situations de précarité et les réalités sociales qui entourent les patients pris en charge en dehors de l’hôpital mais aussi dans des établissements médico-sociaux. Face à ces situations, le rapport préconise, entre autres, une meilleure coordination des personnels et des moyens.
Fin de vie à domicile: repérer la précarité et prendre en charge de façon coordonnée.
Une enquête nationale réalisée par l’ONFV (Observatoire national de la fin de vie) et la FNEHAD (Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile) fournit un premier état des lieux de l’accompagnement des personnes en fin de vie en hospitalisation à domicile (
HAD) et propose des pistes de solutions, en particulier pour éviter des situations de précarité et de souffrance car ces situations sont loin d’être exceptionnelles.Plus que le quantitatif, c’est le qualitatif qui compteLe rapport “Fin de vie des patients hospitalisés à domicile : HAD, fin de vie et précarités“ montre que si les
soins palliatifs constituent 1/4 de l’activité de l’HAD. Alors que 81 % des Français souhaitent passer leurs derniers instants chez eux, le recours à l’HAD reste trop peu fréquent et souvent tardif. Selon le rapport de l’ONFV, aucune demande d’admission en HAD n’a été faite pour 57 % des patients qui auraient pu en bénéficier. De plus, une proportion importante des patients pris en charge en HAD pour des soins palliatifs meurt dans les 48 heures après la mise en place du dispositif de HAD.
Pour le Pr Régis Aubry, Président de l’ONFV, au-delà des chiffres et situations présentées dans le rapport
disponible en ligne, “c’est le qualitatif qui compte et en premier lieu comment mettre en place des équipes pour repérer les situations de précarité et pour améliorer la prise en charge des soins palliatifs en HAD car aujourd’hui, les soins palliatifs se limitent souvent aux côtés techniques alors qu’il est nécessaire de proposer des services allant plus loin, pour couvrir tous les besoins des personnes en fin de vie à domicile“. “C’est une question d’éthique et d’évitement de souffrance, plus que de médicalisation“ ajoute le Pr Aubry.Trouver des solutions pluridisciplinaires et les coordonnerLe Dr Elisabeth Hubert, Président de la FNEHAD, va dans le même sens car pour elle, “les personnels et capacités existent dans notre pays mais ce qui manque parfois est l’articulation des personnes et des moyens“. Ainsi, selon le Dr Hubert, il est nécessaire de trouver des solutions en intégrant des équipes pluridisciplinaires qui travaillent de façon transversale et coordonné, d’où l’importance du rôle du médecin coordonnateur dans ces équipes. “Il est nécessaire de simplifier et de fluidifier la coordination des équipes car elle est souvent trop complexe, ce qui a pour conséquence que des patients pris en HAD se retrouvent parfois en l’hospitalisation avec hébergement“, ajoute l’experte.Considérer tous les aspects de la prise en chargeMais pour que ces préconisations portent leurs fruits, il faut pour chaque cas de mise en place de soins palliatifs en HAD, prendre en considération l’aspect médical et technique de soins bien entendu, mais aussi, intégrer au même niveau les soins et interventions sociales et psychologiques adaptés à chaque personne car “l’HAD doit être un service à la carte, en incluant le repérage et le traitement des situations de précarité et de souffrance des personnes en fin de vie“.Enfin, concernant les difficultés administratives et légales parfois rencontrées obligeant certains patients à l’hospitalisation (notamment les personnes handicapées et les sujets âgés), le Dr Elisabeth Hubert déclare : “il faut des lois respectueuses du choix des personnes, nous ne devrions plus choisir à la place des patients“.Dr Jesus CardenasSource : Conférence de presse du 10 février 2015. Publication du rapport d’étude relatif à la “fin de vie des patients à domicile : HAD, fin de vie et précarités“, une enquête ONFV/FNEHAD, en présence du Dr Elisabeth Hubert, président de la FNEHAD et du Pr Régis Aubry, président de l’ONFV.Click Here: camiseta river plate