DMLA : Marisol Touraine autorise le remboursement d’Avastin®
Dernier épisode d’un long litige opposant Roche, le laboratoire fabricant l’Avastin® et les autorités de santé sur l’utilisation de cet anticancéreux pour traiter ladégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la ministre de la Santé a annoncé ce jour que l’arrêté autorisant son remboursement dans cette indication a été publié ce jour dans le journal officiel.
Le médicament sera utilisé dans un cadre hospitalier et dans des conditions strictement encadrées.
Lucentis®, 25 fois plus cher que l’Avastin®Le communiqué du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes précise qu’en France, “seul Lucentis® avait une autorisation d’utilisation et de remboursement pour le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)“ et que “dès 2012, Marisol Touraine avait donc souhaité réagir contre la situation de monopole, particulièrement coûteuse pour les patients et pour l’assurance maladie, dont bénéficiait ce médicament alors que dans d’autres pays européens et aux Etats-Unis les médecins avaient recours à l’Avastin®“.Il existe cependant d’autres traitements de la DMLA remboursé : Eylea, un autre antiangiogénique qui a reçu une autorisation de mise sur le marché en 2012 et un remboursement en 2013, pour un prix sensiblement identique au Lucentis. On peut s’étonner qu’alors que le prix du Lucentis® suscitait la controverse, les autorités sanitaires ont autorisé un médicament de la même classe pour la même indication au même prix…Bras de fer entre le fabricant d’Avastin® et les autorités de santé
Dès 2011, le prix du
Lucentis® indiqué dans le traitement de la
DMLA suscite la polémique, il est 25 fois plus cher que l’
Avastin® (
bévacizumab). Alors que plusieurs études témoignent d’une
efficacité comparable entre les deux produits.
En juillet 2012, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’empare du dossier suite à la polémique que son interdiction décrétée par la Direction générale de la Santé(DGS) crée chez les ophtalmologues. Elle plaide pour une extension de l’Autorisation de mise sur le marché de l’Avastin.En juin 2015, le laboratoire Roche a été sollicité par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour mettre en place une RTU d’
Avastin® (
bévacizumab) dans le traitement de la
DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Dans un communiqué, le laboratoire réaffirme son opposition à une telle mise en place et refuse la responsabilité de pharmacovigilance en cas d’octroi d’une RTU (recommandation temporaire d’utilisation). Réagissant dès le lendemain, l’ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé) rappelait que, selon le code de la santé publique, la mise en oeuvre d’une RTU et le suivi des patients inclus incombent au titulaire de l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Puis, l’agence a délivré une autorisation spécifique à l’Avastin® pour le traitement de la DMLA. Le laboratoire avait alors fait savoir qu’il ne s’opposait pas à la RTU mais sans intervention de Roche ni aucune nouvelle obligation mise à charge. Il a déposé deux requêtes devant le Conseil d’Etat pour annuler/suspendre la RTU.
En 2015, la revue indépendante Prescrire recommandait de privilégier Lucentis® pour traiter la DMLA et cela dans l’intérêt des patients. Sa décision repose principalement sur l’absence d’une forme galénique de l’Avastin spécialement dédiée au traitement de la DMLA, cela nécessiterait une manipulation hospitalière et donc une augmentation du risque infectieux.Sécurité et économie : la ministre a-t-elle trouvé la solution ?Après ce long différend opposant le laboratoire Roche et les autorités de santé, le ministère de la Santé force définitivement la main du laboratoire en publiant aujourd’hui l’arrêté autorisant son remboursement dans cette indication. C’est la solution qui permet de solutionner ce cas inédit d’une RTU sans l’accord de la firme… La ministre se veut rassurant en précisant que l’utilisation de l’Avastin® pour traiter la DMLA doit être faite “dans un cadre hospitalier, dans des conditions strictement encadrées“. Il pourrait ensuite être étendu dans un second temps.Le remboursement de l’Avastin® sera effectif à partir du 1er septembre 2015. Les médecins pourront donc prescrire l’Avastin à la place du Lucentis à partir de cette dateEnfin, le Ministère de la santé précise que cette décision de remboursement “permettra la réalisation d’importantes économies, et ce dans le respect de la sécurité des patients“.Dr Jesus CardenasSource : Communiqué de presse du 27 août 2015 du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.Click Here: camiseta river plate