Octobre Rose 2015 : une concertation citoyenne sur le dépistage organisé
Marisol Touraine a lancé officiellement la campagne d’Octobre Rose 2015 ce mardi 29 septembre. Un site internet vient de voir le jour, destiné à recueillir les avis, idées, témoignages de citoyennes et de citoyens sur le dépistage organisé du cancer du sein. Le but : améliorer le programme et toucher davantage de femmes.
Le site Concertation-Depistage.fr est ouvert jusqu'au 15 mars 2016 pour recueillir vos avis sur le dépistage organisé du cancer du sein.
Dix ans après sa généralisation, le
dépistage organisé du cancer du sein n’arrive pas encore à toucher toutes les personnes concernées. Pour améliorer ce dépistage, le ministère de la Santé vient de lancer une “grande concertation citoyenne et scientifique“. Première étape : recueillir les avis et points de vue des Français via un site internet :
www.concertation-depistage.fr (ouvert jusqu’au 15 mars 2016).Comment ce dépistage pourrait être amélioré selon vous ? Comment avez-vous vécu la
mammographie ? Quelles idées ou suggestions souhaiteriez-vous transmettre aux acteurs de santé ? Vous avez la parole sur ce nouveau site créé en collaboration avec l’Institut National du Cancer (INCa). Des informations y sont aussi dispensées sur le programme de dépistage.Une concertation avec les citoyens et les professionnelsLes professionnels de santé impliqués dans le dépistage organisé sont aussi invités à participer, tout comme les professionnels du secteur médico-social et les acteurs associatifs. Ils pourront donner leur avis sur l’information aux patientes, l’invitation envoyée, le déroulé de l’examen, la communication des résultats, la répartition des rôles entre des différents acteurs impliqués (médecin traitant, gynécologue, radiologue, travailleurs sociaux…), etc.Une fois toutes ces informations récoltées, une conférence de citoyennes (représentantes de la diversité des femmes en France) et une conférence de scientifiques (rassemblant une quinzaine de professionnels) remettront un avis final à un comité d’orientation. Ce dernier rendra ses recommandations à la ministre de la Santé au cours de l’été 2016, pour un plan national d’action prévu dans le courant de l’année.
Cancer du sein : un dépistage qui plafonne à 52 % de taux de participationLes objectifs de cette concertation citoyenne et scientifique sont multiples. Avec seulement 52,1 % de taux de participation en 2014, il s’agit bien évidemment de permettre à plus de femmes d’accéder au programme et de cibler les freins au dépistage organisé (mauvaise expérience précédente, manque de structures de proximité, freins financiers…).Cela aidera à déterminer si des actions spécifiques doivent être mises en place, en plus de la campagne nationale, à destination de catégories de population plus ciblées : femmes de milieux socio-économiques défavorisés, femmes handicapées ou femmes géographiquement isolées par exemple.Les examens de dépistage des femmes “à risque élevé“ pris en charge à 100 %
Une première amélioration a déjà été annoncée par le ministère de la Santé, les femmes à “risque aggravé“ de
cancer du sein verront désormais leur examens de dépistage pris en charge à 100 %. Il s’agit des femmes à “risque élevé“ (antécédents de cancer ou d’anomalie du sein, radiothérapie antérieure du thorax) et à “risque très élevé“ (
antécédents familiaux de cancer du sein ou de l’ovaire, prédispositions génétiques). Ces patientes requièrent une surveillance particulière, dont la fréquence du suivi et les examens sont fixés par la Haute Autorité de santé.Pour les femmes à “risque moyen“ (c’est-à-dire sans symptôme évocateur d’un cancer du sein et sans antécédent personnel ni familial), le programme de dépistage gratuit reste le même : une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Au-delà du dépistage, il est conseillé à toutes les femmes de consulter une fois par an pour bénéficier d’un examen clinique des seins (
palpation), auprès d’un médecin généraliste, d’un gynécologue ou d’une sage-femme.Dépistage du cancer du sein : un diagnostic précoce augmente les chances de guérisonL’intérêt du dépistage est de détecter des cancers au stade précoce, d’augmenter ainsi les chances de guérison et de réduire la mortalité par cancer du sein. C’est le premier cancer et la première cause de décès chez la femme. Près de 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et ce cancer est responsable de près de 12 000 décès en France en 2012.Pourtant, détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 90 % des cas. Des études ont prouvé que les programmes de dépistage permettent de réduire de 15 à 21 % la mortalité par cancer du sein.Violaine Badie
Sources :
1 – Communiqué de presse du Ministère de la Santé (29 septembre 2015)
2 – Site Concertation-Depistage.fr