VIDEO. Restitution des œuvres d’art aux ex-colonies africaines : dialogue de sourds en Belgique

April 17, 2020 0 By JohnValbyNation

La Belgique s’inscrira-t-elle dans la dynamique voulue par Emmanuel Macron pour ouvrir un grand débat sur la restitution des objets d’art volés aux ex-colonies africaines ? Le Musée royal de l’Afrique centrale, le plus grand musée d’art africain au monde, se trouve près de Bruxelles, à Tervuren. Il présente des collections d’Afrique centrale d’une valeur inestimable.Une équipe d'”Avenue de l’Europe” a pu pénétrer dans le musée en pleins préparatifs pour sa réouverture en décembre. Elle y a rencontré un conservateur inquiet : restituer son patrimoine au Congo serait un tremblement de terre pour l’établissement. En attendant, les esprits s’échauffent dans la communauté congolaise, qui dénonce le pillage du pays et réclame justice haut et fort.”C’était un vol colonial, suivi de recel d’objets volés. C’est scandaleux”Mireille-Tsheusi Robert préside l’association Bamko-Cran, qui se définit comme un “comité féminin et afro-descendant pour l’interculturalité, contre le racisme”. Née d’un père belge et d’une mère congolaise, cette militante a pris le sujet à bras-le-corps. “Bruxelles, c’est quand même la capitale de l’Europe. C’est pas n’importe quoi, la Belgique. Donc à un moment donné, il faut montrer l’exemple et reconnaître les faits qui ont été commis. Reconnaître que c’était un viol et un vol colonial, qui s’est suivi de recel d’objets volés. C’est scandaleux.”“C’est très grandiloquent, mais ça ne dit rien de l’objet ni de sa fonction”La restitution est un sujet qui, au contraire, agace Julien Volper, conservateur au musée. Ce docteur en histoire passionné d’objets ethnographiques les étudie depuis plus de vingt ans. Il en connaît chaque détail. Pour lui, les objets sont devenus les otages de l’histoire coloniale. “Pour certaines personnes, la seule chose que ces objets peuvent dire, c’est de témoigner du fait qu’il ont été ‘arrachés’ violemment à leur culture, qu’ils sont dépossédés de leurs racines. C’est très grandiloquent, mais au final on ne dit pas grand-chose de l’objet, ni de sa fonction, ni de ce qu’il était, ni de qui l’utilisait ni pourquoi.”Extrait de “Musée Tervuren : l’art de décoloniser”, un reportage de Geneviève Roger, Nathalie Berthier et Steven Pichavant à voir dans “Avenue de l’Europe” le 17 octobre 2018.Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey