Un médicament contre le diabète potentiellement efficace contre Alzheimer

April 12, 2020 0 By JohnValbyNation

Un médicament mis au point contre le diabète pourrait s’avérer utile pour traiter la maladie d’Alzheimer. Testée chez la souris, cette molécule a permis "d’inverser significativement la perte de mémoire" chez ces rongeurs.

Sommaire

  1. Alzheimer et diabète : des liens étroits
  2. Un nouvel antidiabétique réduit les pertes de mémoire… chez la souris
  3. Des résultats qui doivent être confirmés chez l’homme

Alzheimer et diabète : des liens étroitsLa maladie d’Alzheimer est la principale cause de démence. En France, on compte 850 000 malades et selon les prévisions, leur nombre devrait atteindre 1275000 dans seulement 8 ans…. Face à ce fléau, il n’existe aujourd’hui aucun traitement efficace. Aujourd’hui, les chercheurs tentent de savoir si des médicaments développés pour traiter d’autres maladies peuvent bénéficier aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Cette approche pourrait faciliter la mise à disposition de nouveaux médicaments pour les personnes qui en ont besoin.Parmi les médicaments testés, les antidiabétiques font l’objet d’une attention particulière car le diabète de type 2 est un

facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et il a été impliqué dans la progression de la maladie. La résistance à l’insuline pourrait jouer un rôle dans le développement de troubles neurodégénératifs, car elle constitue un facteur de croissance capable de protéger les neurones.Un nouvel antidiabétique réduit les pertes de mémoire… chez la sourisDans ce cadre, les chercheurs de l’Université de Lancaster ont testé un médicament dit triple agoniste initialement développé contre le diabète. De précédentes études conduites avec des médicaments existants anti-diabète (comme le liraglutide) ont montré de réelles promesses pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.Mais c’est la première fois qu’un médicament agissant sur trois voies d’action a été testé dans cette indication. Il combine une action sur les facteurs de croissance GLP-1, GIP et Glucagon, des hormones qui stimulent la production d’insuline. Et on sait que l’activité des facteurs de croissance sont altérés au niveau cérébral chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.L’étude a utilisé des souris transgéniques qui “miment” la maladie d’Alzheimer humaine. Dans le cadre d’un test impliquant un labyrinthe, le médicament a permus d’améliorer l’apprentissage et la mémorisation avec :

  • Des niveaux accrus d’un facteur de croissance cérébrale qui protège le fonctionnement des cellules nerveuses ;
  • Une réduction de la quantité de plaques amyloïdes dans le cerveau liée à la maladie d’Alzheimer ;
  • Une réduction de l’inflammation chronique et du stress oxydatif
  • Une diminution de la perte des cellules nerveuses

Pour le professeur Holscher, principal auteur, juge que ces résultats très prometteurs démontrent les effets neuroprotecteurs de ces nouveaux médicaments à récepteurs multiples initialement développés pour traiter le diabète de type 2 : “Nous montrons ici qu’un nouveau médicament triple récepteur est prometteur comme traitement potentiel de la maladie d’Alzheimer, mais d’autres tests pour évaluer la dose et comparer cette molécule à d’autres médicaments doivent être effectués afin de savoir si ces nouveaux médicaments sont supérieurs aux précédents“.Des résultats qui doivent être confirmés chez l’hommeAttention cependant à ne pas aller trop vite, de précédentes recherches attestant de résultats préliminaires prometteurs se sont finalement avérés décevants (comme avec

le solanezumab développé par Eli Lilly).D’autres pistes sont actuellement explorées contre la maladie d’Alzheimer comme :

  • L’

    aducanumab, un anticorps monoclonal qui, dans le cadre d’une étude préliminaire, a permis de réduire les plaques amyloïdes dans le cerveau des patients à un stade précoce de la maladie d’Alzheimer et ralentit le déclin cognitif ;

  • Le 

    verubecestat, développée par les laboratoires américains Merck, qui a réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1 auprès d’un échantillon très réduit de malades;

  • Une 

    molécule synthétique qui, injectée dans le fluide cérébro-spinal de souris et de singes de laboratoire, a permis de nettement réduire la protéine tau dont l’agrégation anormale dans le cerveau est caractéristique de la maladie d’Alzheimer… 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d’Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d’ici 2030 et tripler d’ici 2050, à 115,4 millions, si aucun traitement efficace n’est découvert dans les prochaines années.