Cannabis : un collectif de patients réclame une meilleure accessibilité
Alors que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) planche actuellement sur une éventuelle autorisation du cannabis médical en France, le tout premier collectif français visant à fédérer les patients en attente d’un traitement thérapeutique au cannabis a été créé dimanche 5 mai à Paris.
"Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l'attente est immense", explique Mado Gilanton, porte-parole et fondatrice d'Espoir (im)patient.
Sommaire
- Cannabis thérapeutique : premier collectif de patients
- Un avis “favorable à une utilisation médicale du cannabis, en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques”
- Remboursement, formation des professionnels de santé, distribution sur tout le territoire…
Cannabis thérapeutique : premier collectif de patientsLe 5 mai, le tout premier collectif français visant à fédérer les patients en attente d’un traitement thérapeutique au cannabis a été créé. Baptisé
Espoir (Im)patient, cette plateforme rassemble une cinquantaine de patients, proches de patients et professionnels de santé qui se sont retrouvés pour échanger leurs témoignages, leurs besoins et leurs attentes dans le cadre des travaux conduits au sein de l’ANSM pour ouvrir l’accès au cannabis thérapeutique. “Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l’attente est immense” explique Mado Gilanton, porte-parole d’Espoir (im)patient. Depuis sa (récente) création, le collectif bénéficie déjà du soutien de 25 associations, qui ont déclaré vouloir y adhérer.Un grand nombre de patients ont en effet recours à l’automédication ou, dans le meilleur des cas, à l’auto-culture. Mais certains n’ont pas d’autre choix que de se fournir sur le marché noir, sans suivi médical ni garantie sur la qualité des produits.Un avis “favorable à une utilisation médicale du cannabis, en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques”En décembre 2018, le
comité scientifique spécialisé temporaire(CSST), mandaté le 10 septembre 2018 par l’ANSM, s’était déclaré “favorable à une utilisation médicale du cannabis, en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques“.Les situations thérapeutiques retenues par les experts du CSST pour l’usage de cannabis à des fins médicales concernent les douleurs réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuses ou non), certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes, les soins de support en oncologie, les situations palliatives et la douleur musculaire (spasticité) liée à la sclérose en plaques.Remboursement, formation des professionnels de santé, distribution sur tout le territoire…Dans le cadre du débat sur l’ouverture de l’usage du cannabis thérapeutique, les membres d’Espoir (Im)patient mettent l’accent sur la nécessité d’allonger la liste provisoire des pathologies concernées en fonction des preuves existantes et futures, le remboursement du traitement par la Sécurité Sociale, un circuit de distribution permettant de desservir tout le territoire, ainsi que la mise en place de formations adaptées pour tous les professionnels de Santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, aides-soignants etc.).Les membres du CSST mènent actuellement des auditions et doivent se prononcer à la fin du mois de juin sur les modalités de mise à disposition du cannabis thérapeutique, dans le cadre d’une future expérimentation en France.Aujourd’hui, 21 pays de l’Union européenne sur 28 autorisent le cannabis à usage thérapeutique.