Louis Bodin: « J’ai su que je ne m’en sortirais pas tout seul »
Pour ses vacances, le monsieur météo de TF1 et de RTL a trouvé refuge dans sa maison de famille varoise. Six mois après le drame de Dropped, il aspire au calme.
Lorsqu’il n’assure pas les bulletins météo de la Une, Louis Bodin prend ses vacances en pointillés. Après avoir passé quelques jours en Corse avec ses deux grandes filles, Tania et Marine, il a rejoint une maison familiale, non loin du circuit du Castellet dans le Var.
En mars dernier, ce fils de militaire a essuyé une forte tempête sur le tournage du jeu d’aventure Dropped qu’il devait animer. Celui-ci a été interrompu par un accident d’hélicoptère ayant provoqué la mort de dix personnes, parmi lesquelles la navigatrice Florence Arthaud, la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine. Dans sa villa, située à quelques kilomètres de la côte, Louis s’efforce de dissiper les mauvais souvenirs.
Gala : Quelle est votre conception des vacances ?
Louis Bodin : Toute l’année, je suis dans l’effort, le travail. Alors je fais de mes vacances une vraie parenthèse familiale, en France ou à l’étranger. Dans mon autre maison du Morbihan, j’invite souvent des amis. Je me pose, je cuisine, nous dégustons des bons vins, nous nous régalons de langoustines… J’attache beaucoup d’importance à la gastronomie. Pour moi, les vacances sont un moment de partage. Même si cette année, je m’accorde une petite retraite dans la maison de mon père…
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Gala : Avez-vous eu des difficultés à vous accepter physiquement à l’écran ?
L.B. : Pas vraiment, parce que j’ai la chance d’être légitime dans mon domaine. J’ai été météorologiste et pendant quinze ans, j’ai fait de la course au large avec Florence Arthaud, Laurent Bourgnon, Paul Vatine… Je sais de quoi je parle. Je n’ai pas le complexe de l’imposteur. A vingt, vingt-cinq ans, en revanche, je ne supportais pas de perdre mes cheveux. J’ai essayé les implants. Finalement, j’ai tout rasé. Aujourd’hui, je m’assume comme je suis.
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Gala : Six mois après Dropped, parvenez-vous à prendre du recul ?
L. B. : Pas encore, c’est trop frais. Le peu de recul que je prends, c’est au travers d’un travail avec un psy. J’ai fait une pause cet été, mais je reprendrai les séances à la rentrée.
Gala : En quoi consiste ce travail ?
L.B. : Après le choc, j’ai su que je ne m’en sortirais pas tout seul. Je suis d’abord allé au service médical de TF1, puis à la cellule de déchocage de l’hôpital du Val-de-Grâce, qui travaille avec les militaires de retour de mission. J’ai commencé à m’entretenir avec le professeur Humbert Boisseaux, le responsable de cette unité. Puis, de fil en aiguille, je suis arrivé à un travail plus personnel, à évacuer ce sentiment de culpabilité – pourquoi eux et pas moi ? Il n’empêche : lorsqu’on perd subitement huit copains, que l’on voit les cercueils alignés, c’est un traumatisme. Et tout ça sur le tournage d’un jeu ! Alors que j’ai passé ma vie à faire de la course au large, de l’avion, de la haute montagne, des activités où l’on se met vraiment en danger…
Toute l’interview de Louis Bodin dans Gala, mercredi en kiosques