Laurence Chirac, pourquoi elle a vécu cachée
Laurence Chirac, la fille aînée de Jacques et Bernadette Chirac, vient de s’éteindre à l’âge de 58 ans. Toute sa vie, elle a souffert d’anorexie mentale, un mal qui l’a rongée et a poussé les siens à la protéger à tout prix des médias, et de la vie publique.
Elle est une inconnue pour beaucoup. Laurence Chirac, l’aînée des deux filles de Jacques et Bernadette Chirac, est décédée cette semaine des suite d’un malaise cardiaque, à l’âge de 58 ans. Mais peu nombreux sont ceux qui connaissent son visage, ceux qui l’ont déjà rencontrée. Atteinte d’anorexie mentale depuis son adolescence, Laurence n’apparaissait quasiment jamais en public. Ses parents et sa sœur, Claude, avaient décidé de la protéger coûte que coûte des médias et de l’existence publique qu’ils menaient.
Les Chirac évoquaient peu la maladie de Laurence. «Ils n’en parlaient qu’à une poignée d’intimes», explique notre collaboratrice Candice Nedelec, auteure de Bernadette et Jacques, paru en poche en février dernier (Points Document). «Mais Bernadette en parlait plus que Jacques», précise-t-elle. A part avec leur proches, la souffrance de Laurence reste donc un douloureux secret qu’ils gardent pour eux. Pour Jacques Chirac, il s’agit de préserver sa fille, très fragile, de la violence de la politique, comme le rappelle Candice Nedelec: «Dans un monde politique où la moindre faille peut être exploitée, il n’était pas question qu’il en parle.» D’ailleurs, la journaliste raconte dans son livre qu’aucune photo de Laurence n’ornait jamais le bureau de son père.
L’aînée des deux filles vit au gré des rémissions et des rechutes. En 1990, elle se jette par la fenêtre de son appartement du XIVème arrondissement de Paris pour mettre fin à ses jours. Elle s’en tire miraculeusement, mais après cela, elle vivra constamment avec une infirmière à ses côtés. Trois ans plus tard, la rumeur de sa mort agite le tout Paris, alors que Jacques Chirac prépare les élections législatives. Contre l’avis de ses conseillers, il refuse de publier un démenti,«pour ne pas donner de crédit à cette rumeur», explique Candice Nedelec. A l’inverse de sa sœur, Claude Chirac, elle, est toujours sur le devant de la scène, et sera même l’une des plus proches conseillères politiques de son père. «Pour beaucoup, le fait que Claude soit autant dans la lumière n’a fait que renforcer l’absence de Laurence», décrypte notre collaboratrice.
Pour elle, pas de mystère. Si l’ex-couple présidentiel est resté si silencieux toutes ces années, c’est d’abord pour le bien de leur fille, mais aussi par pudeur. «Les Chirac ont toujours été très pudiques, raconte-t-elle. Même dans ses Mémoires, l’ancien président ne parle pas de choses personnelles. Il n’a jamais aimé ça.» En tout, Laurence ne fera que deux apparitions publiques. La première en 1995, lorsque son père est élu président de la République, et l’autre, dans les pages de Paris Match en 2012, pour les 80 ans du patriarche. Chaque fois sur les photos, c’est son regard éteint qui frappe, comme si elle n’était pas vraiment présente.
Crédits photos : PIX / VISUAL Press Agency
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