Vers une interdiction des chaudières à gaz neuves : "Stigmatiser le gaz n'est pas positif pour la France", réagit le président des artisans de la Capeb
“Stigmatiser le gaz n’est pas positif pour la France”, réagit mardi 6 juinsur franceinfo Jean-Christophe Repon, vice-président de l’Union des entreprises de proximité (U2P) et président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Le gouvernement envisage d’interdire l’installation de nouvelles chaudières à gaz pour lutter contre le réchauffement climatique, a indiqué lundi 5 juin, dans la soirée, le ministère de la Transition énergétique. Il lance une concertation jusqu’au 28 juillet avec des élus et des professionnels du secteur.
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franceinfo : Les artisans, les professionnels sont-ils prêts à prendre ce virage ?
Jean-Christophe Repon : On est toujours prêt à évoluer, mais je pense que quand on a des défis de transition énergétique, il ne faut pas opposer des habitudes ou des technicités. Bien évidemment, il faut sortir des énergies fossiles. Mais je pense que si on veut réussir le défi de la transition énergétique, il faut travailler avec le gaz, en le travaillant mieux, en le verdissant, en travaillant sur des systèmes hybrides de chaudières. Et il y a aussi derrière cette technicité beaucoup d’installateurs, de plombiers chauffagistes qui sont concernés par leur métier.
Pour vous, zéro gaz à horizon 2030 ce n’est pas possible ?
Ce n’est pas possible et ce n’est pas, je pense, pertinent pour le challenge qu’on a à relever parce que on a beaucoup, notamment en zone urbaine, de systèmes qui sont intégrés. Enlever un système intégré de gaz pour y poser une pompe à chaleur souvent fabriquée en Chine, notamment le compresseur, je ne suis pas sûr que ce soit bénéfique pour la planète. On ne fait pas de corporatisme ou de lobbying, on essaie de trouver la meilleure des solutions pour qu’on ait les bons éléments au bon endroit. Et donc je pense que stigmatiser le gaz n’est pas positif pour la France.
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Pourtant cet horizon à atteindre en 2030, il est posé depuis des années déjà.
Il est posé depuis des années. Mais le gouvernement a beaucoup parlé cet hiver d’un blackout possible au niveau de l’électricité. Je crois que la centrale nucléaire de Flamanville [Manche] va bientôt sortir de terre, mais les autres EPR ne sont pas prêts. Le tout électrique ne me semble pas intelligent, ni pertinent dans un défi de transition énergétique. Je ne dis pas ça pour sauver les plombiers en tant que tel.
Est-ce que les spécialistes, les artisans, les professionnels savent quoi dire aux consommateurs parce qu’ils sont parfois un peu perdus ?
Ils ont des difficultés parce qu’il y a un encore un an, on finançait le changement de chaudière. Donc, il nous semble toujours pertinent de financer de meilleures chaudières, moins consommatrices de gaz. Et puis surtout, de dynamiser la partie verte du gaz, arriver à avoir du biométhane qui nous permette de mixer l’énergie gaz avec aussi de l’hybridation électrique. On ne réclame pas le statu quo, on veut sauver la planète, nous les artisans. Mais il ne nous semble pas intéressant de donner une date butoir à ce jour. Il nous faut travailler des filières, des métiers et des compétences.
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