Grand entretien Rapport du Giec : face au réchauffement climatique, "nous sommes dos au mur", mais "des solutions existent", résume Valérie Masson-Delmotte
C’est l’aboutissement d’un travail scientifique de huit ans sur le réchauffement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié, lundi 20 mars, la synthèse des rapports élaborés par ses scientifiques depuis 2015. L’occasion pour franceinfo de s’entretenir avec la climatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente de l’un des groupes de travail de l’institution.
>> Ce qu’il faut retenir de la synthèse des travaux du Giec
Au terme d’un week-end marathon dans la ville suisse d’Interlaken, la chercheuse, dont le mandat au Giec se termine, fait le point sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique, mais aussi sur les outils pour limiter les dégâts.
Franceinfo : Rares sont ceux qui, aujourd’hui, contestent la réalité du réchauffement climatique. En revanche, de nombreuses personnes continuent de douter de la responsabilité de l’homme. Que dit le Giec sur cette question ?
Valérie Masson-Delmotte : L’influence humaine sur le climat à l’échelle planétaire est sans équivoque. Les scientifiques ont confronté les observations à des modélisations climatiques. Ils ont rejoué l’histoire du climat depuis 1850, en tenant compte des facteurs naturels (comme l’activité du soleil, celle des volcans…) et rien n’explique cette accumulation de chaleur. A l’inverse, quand on tient compte de notre influence, là, on voit que les simulations correspondent à ce que nous observons. Le réchauffement observé sur la période 2010-2019 atteint +1,1°C. Notre meilleure estimation de l’influence humaine est de +1,07°C. Les chiffres convergent. Une deuxième approche, qui consiste à dresser le bilan énergétique des facteurs humains et naturels, aboutit au même résultat.
Sans influence humaine, on ne peut pas expliquer l’accumulation de chaleur.
Valérie Masson-Delmotte, climatologue
à franceinfo
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