“Je suis étonnée par le succès de ces téléfilms qui ronronnent”… Les confidences de Catherine Marchal sur Meurtres en Béarn
Catherine Marchal fait des infidélités à "Ici tout commence" en jouant une flic de poigne dans "Meurtres en Béarn", diffusé ce samedi 4 mars sur France 3. Elle nous parle de ce tournage et de sa collaboration avec Isabel Otero.
Après Meurtres à Nancy et Meurtres en Champagne, France 3 diffuse ce samedi 4 mars à 21h10 un nouvel opus inédit de sa collection à succès “Meurtres à…”, qui met cette fois-ci en scène Isabel Otero (Diane, femme flic) et Catherine Marchal (Ici tout commence) dans la peau de deux enquêtrices qui s’opposent sur le terrain comme dans la vie.
Réalisé par Delphine Lemoine, Meurtres en Béarn débute par la découverte, au pied des majestueuses montagnes du Béarn, du corps sans vie de l’épouse d’un notable, retrouvée noyée sous le pont de la Légende de Sauveterre.
Jeanne Laborde, capitaine de la brigade de recherche d’Oloron, se retrouve alors flanquée d’Héloïse Servat, élégante bourgeoise, pour mener à bien l’enquête. Jadis très amies, les deux quinquas se détestent et vont avoir bien du mal à collaborer. Et pour cause : elles sont les mères respectives, et très partisanes, d’un jeune couple en plein divorce.
Catherine Marchal, déjà présente au générique de Meurtres au Mont-St-Michel l’an dernier, est revenue pour nous sur le tournage de ce nouveau téléfilm de la collection policière de France 3, sur les particularités de cet épisode un peu à part, et sur ses projets.
AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a plu dans ce Meurtres en Béarn, qui se démarque un peu des autres téléfilms de la collection “Meurtres à…” ?
Catherine Marchal : Je ne les ai pas tous vus, car il y en a eu une bonne cinquantaine depuis dix ans. Mais je suis toujours étonnée par le succès de ces téléfilms et de ces enquêtes un peu “à l’ancienne”, qui ronronnent. Avec un cahier des charges qui est toujours un peu le même : une belle région, deux flics qui s’opposent, un meurtre, une légende, et une résolution à la fin qui est toujours un peu dans le même schéma.
Je pense que ce succès est la preuve que les gens ont besoin de quelque chose de calme, de familial, avec de beaux paysages. Il y a une vraie demande pour ça aussi, et pas simplement pour des fictions avec de l’action.
Ce qui m’a plu dans ce Meurtres en Béarn c’est ce duo de femmes, qui en plus ont toutes les deux plus de cinquante ans. C’est un peu un duo de grands-mères qui mène l’enquête, même si je n’aime pas dire ça car ça fait un peu “veilles dames” (rires). Alors qu’on est loin de Miss Marple. Mais dans les faits ce sont deux grands-mères car elles ont un petit-fils en commun. Donc ce duo de femmes de notre âge, qui n’a jamais été vu dans les “Meurtres à…”, ça m’a bien plu. C’est un peu innovant.
Et ensuite, dans un deuxième temps, j’ai aimé la légende qui est évoquée dans l’enquête. C’est une vraie légende, qui n’a pas été inventée par les scénaristes, donc j’ai trouvé ça très intéressant. Ça m’a beaucoup appris sur la région, avec ce Pont de la Légende à Sauveterre, du haut duquel on a jeté une femme accusée d’avoir tué son nouveau-né. En se disant que si elle survivait à la chute elle était innocente. Durant le Moyen-Age, ça ne rigolait pas (rires).
Meurtres en Béarn
Sortie :
4 mars 2023
|
1h 30min
De
Delphine Lemoine
Avec
Isabel Otéro,
Catherine Marchal,
Gabriel Ecoffey
Spectateurs
3,1
Avez-vous pu profiter de la région durant le tournage de ce téléfilm ?
C’était assez intense, on tournait de 6h à 21h du lundi au samedi. On a quand même eu deux dimanches de repos, donc je me suis fait deux films dans le petit cinéma familial d’Oloron où on tournait. Mais la région on en a surtout profité en tournant.
On a notamment tourné à Sauveterre de Béarn, qui est un endroit vraiment magnifique, et à Oloron, un petit village où on a filmé les scènes de commissariat. Et on a grimpé dans les montagnes pour tourner au plus haut point. On avait la chaîne des Pyrénées à 180 dégrés autour de nous, c’était vraiment sublime et assez incroyable.
Lorsqu’on a tourné en montagne, on n’avait pas de cantine, donc on mangé des paniers-repas par terre dans l’herbe au milieu des vaches qui venaient nous piquer notre nourriture, c’était dément (rires). On a vraiment pu profiter des paysages chaque jour pendant qu’on tournait.
Sur le papier, Héloïse, votre personnage, pourrait tomber dans le cliché de la flic psychorigide. Comment avez-vous construit le personnage pour éviter cet écueil ?
Je résiste, car ce serait effectivement facile de tomber dans cet écueil. Et puis c’est aussi où on a parfois envie de m’emmener, donc je résiste (rires). Je trouve toujours le moyen de créer quelque chose dans mon personnage qui soit fragile. Même si c’est une femme autoritaire et carriériste, avec un fort caractère. C’est ce qui apparaît d’abord, mais derrière il y a forcément quelque chose de fragile. Une faille quelque part, voire plusieurs failles. C’est ça qui m’intéresse.
Auriez-vous aimé échanger les rôles avec Isabel Otero et incarner Jeanne, l’autre héroïne gouailleuse du téléfilm ?
Oui, on aurait pu échanger, tout à fait. Isabel Otero aurait très bien pu jouer la femme de la ville, et moi celle de la campagne, sans problème. Ça aurait été une autre composition, très différente, mais ça aurait été marrant.
Connaissiez-vous Isabel Otero avant de tourner Meurtres en Béarn ? Et comment s’est passée la collaboration entre vous ?
On se connaît depuis très longtemps car on se croise dans ce métier depuis pas mal d’années, mais on avait très peu eu l’occasion de tourner ensemble. On était heureuse de collaborer, car on avait un grand respect mutuel l’une pour l’autre, et pour l’actrice qu’on avait en face de nous.
Et sur le terrain on s’est découvert une façon de travailler assez commune, malgré des personnalités dans la vie et des façons de vivre très différentes. Mais sur le tournage on avait un sens de la lecture du texte, des intentions et de la façon d’interpréter les choses qui était en osmose totale.
C’est ultra important quand on joue des personnes qui ne s’aiment pas. Il faut être très complices pour montrer qu’on ne s’aime pas. Si on ne l’est pas, ça ne fonctionne pas, car c’est une question de rythme, de musicalité, de regards. Il faut être ensemble et à l’écoute de l’autre. Et ça s’est fait assez instinctivement, sans en parler pendant des heures, car j’aime bien faire les choses et ne pas trop en parler (rires).
Vous êtes très bien entourées toutes les deux, notamment de Gabriel Ecoffey et Maéva El Aroussi qui jouent les adjoints de Jeanne et Héloïse. La possibilité d’être dans la transmission avec la jeune génération d’acteurs, comme c’est également le cas sur Ici tout commence, c’est un aspect de votre métier de comédienne que vous appréciez tout particulièrement ?
Quand on arrive à un certain âge, comme moi, avec des années de travail et de tournages derrière nous, si on ne transmet pas, c’est qu’on est vraiment des abrutis. S’il n’y a pas ça, c’est le comble de l’égoïsme. C’est un plaisir d’être entouré de jeunes acteurs qui observent et sont en demande de conseils, et d’avoir la capacité de les aider. C’est hyper jouissif.
Maéva El Aroussi n’avait jamais joué de flics. Et s’il y a bien deux comédiennes qui ont joué beaucoup de flics durant leurs carrières, c’est Isabel et moi. Donc on l’a entourée au maximum, on était là pour la guider. C’était super. C’est un vrai bonheur.
Vous arrivez à ne jamais vous lasser de jouer des flics ?
Oui, vraiment. Ça peut paraître bizarre, je sais. Mais je me dis que j’ai encore des personnages de flics à jouer, j’en suis certaine. Après ce Meurtres en Béarn, j’ai enchaîné avec un autre rôle de commandant de police dans la saison 4 d’Astrid et Raphaëlle, sur un épisode. Et ce personnage n’était pas le même que celui de Meurtres en Béarn ou que celui que j’avais joué dans Chérif.
C’est curieux et en même temps c’est normal car ce ne sont pas les mêmes personnages. On joue la même fonction, mais l’humain compte tellement à chaque fois que tout le reste est différent.
Y a-t-il des registres que vous aimeriez davantage jouer à l’écran à l’avenir ?
J’aimerais beaucoup jouer une méchante, car je n’ai pas eu trop l’occasion d’expérimenter ce registre. La plus grosse “saloperie” que j’ai incarnée c’était dans Chérif, où je jouais une commissaire de police épouvantable, c’était une psychopathe totale, qui tuait et faisait du détournement de fonds. C’est très marrant à jouer, car il faut être dans la réserve. J’ai trouvé ça intéressant et j’aimerais bien revenir vers ça. Car les personnages bienveillants, gentils, c’est sympa mais c’est moins riche.
Et sinon j’aime bien l’idée de l’enseignement. À jouer je trouve ça assez sympa. Dans Ici tout commence je joue une prof, mais c’est avant tout une cuisinière. Mais l’idée d’être une vraie prof, en milieu scolaire, dans une fiction me plairait bien. D’autant plus qu’il y a beaucoup de films et de séries en ce moment sur le thème de l’école ou du lycée.
Et aller davantage vers la comédie, c’est un de vos objectifs ?
Bien sûr, j’adorerais. Et je pense que ça va venir à un moment donné. Je fais trop de bêtises et je déconne trop dans la vie pour qu’on ne me le propose pas. Au théâtre, je n’ai fait que des grosses comédies. Donc, à un moment donné ça va se savoir (rires), même si parfois ça prend du temps.
Est-ce que ça a été compliqué de vous absenter d’Ici tout commence pour jouer dans ce “Meurtres à…” ?
Il ne faut pas prévenir la production au dernier moment, parce qu’on ne peut pas trop bouger les plannings une fois qu’ils sont établis. Mais en prévenant assez à l’avance on peut se dégager du temps, bien sûr. Même si ça donne du travail aux scénaristes d’Ici tout commence car ils doivent imaginer comment le personnage va sortir de l’histoire. Là, pendant le tournage de Meurtres en Béarn l’an dernier, je crois que Claire, mon personnage, était en maison de repos si je me souviens bien (rires).
Ici tout commence continue de plus belle sur TF1. Prenez-vous toujours autant de plaisir à jouer Claire Guinot après bientôt trois ans ?
Oui, car grâce aux moments de break j’ai pu faire autre chose. Tourner des films et faire de la mise en scène. Je ne suis pas tous les jours dans la série. Et puis le personnage évolue, la distribution se renouvelle, les comédiens changent, j’ai de nouveaux partenaires, je ne me lasse jamais.
Et en même temps, il y a un aspect assez confortable dans ce feuilleton car je me sens chez moi quand j’arrive dans ce décor du château et dans le village où on tourne. Tout le monde me connaît, tous les techniciens sont mes potes. C’est assez confortable d’être en terrain bien conquis et bien connu. Et je ne m’ennuie pas. Mon personnage évolue. Là j’ai une énorme arche que je tourne en ce moment. Claire est très mise en avant, elle vit quelque chose de difficile. C’est du boulot, mais c’est toujours intéressant.
Avez-vous d’autres projets à venir dont vous pouvez nous parler ?
J’ai donc tourné un guest dans Astrid et Raphaëlle, comme je le disais. Et ensuite, au théâtre, j’ai deux mises en scène qui arrivent. Une en début d’année 2024, Force de vente, qui se jouera dans un théâtre parisien. Et il y a une autre pièce, Elvis et moi, que je vais mettre en scène en Suisse. C’est une comédie sur le thème des sosies d’Elvis Prestley, ce sera assez rigolo, avec du chant. Et ça c’est pour la rentrée de septembre 2024 a priori.
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