Édouard Baer : Le “marquis séducteur” de Cécile de France
Dans Mademoiselle de Joncquières, drame romantique d’Emmanuel Mouret, Édouard Baer incarne le marquis des Arcis. Dans ce film inspiré par Jacques le fataliste et son maître de Diderot, ce marquis séducteur, que l’on dit libertin, s’éprend d’une jeune veuve retirée du monde, Madame de La Pommeraye jouée par Cécile de France. Après quelques années de mariage, elle découvre, pour son plus grand malheur, que le marquis s’est lassé. Elle décide alors de se venger avec l’aide de la ravissante mademoiselle de Joncquières à qui Alice Isaaz prête ses traits. Le film, très apprécié à sa sortie en salles, est disponible ce 16 janvier 2019 en Blu-Ray et DVD.
Dans un entretien accordé à nos confrères d’Allociné, Emmanuel Mouret, auteur de comédies romantiques au ton si particulier comme Caprice ou L’Art d’aimer, explique pourquoi il a choisi Édouard Baer : “Deux choses : c’est un acteur que j’aime beaucoup, qui a une élégance, une distinction et une élocution très proches de ce que l’on pourrait imaginer de la saveur d’un marquis du XVIIIe. Et puis je l’ai revu au théâtre, alors que j’étais en pleine recherche, dans une adaptation de Modiano. Je lui ai trouvé une couleur que je n’avais pas vue au cinéma, une sincérité que j’avais trouvée très belle, très singulière. Car il joue un marquis séducteur, mais très sincère tout le temps. Je trouve que cette sincérité lui va très bien et c’était assez stimulant, à part peut-être dans une scène ou deux, de montrer Édouard Baer sous un autre angle.“
L’intéressé était visiblement très heureux de se glisser dans le costume et la langue si particulière de ce marquis. “C’est comme au théâtre, vraiment, les premières fois où on dit son texte, on est engoncé, on est un peu ampoulé, on a un costume qui serre trop, on n’est pas bien dedans, racontait Édouard Baer sur France Culture. Et puis, à force de le dire, il se fait à notre corps, c’est comme un costume neuf. Il faut jouer un film comme une centième de théâtre, en ayant vraiment digéré les mots pour que ça devienne les nôtres. (…) C’est un plaisir de dire la beauté. Et Diderot-Mouret, c’est beau à dire.“
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