Déremboursement des lunettes : la polémique enfle
Invitée dimanche 13 avril 2008 du “Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI“, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a posé la question d’un transfert du remboursement des lunettes, de la Sécurité sociale vers les complémentaires. Les professionnels de l’optique et le parti socialiste dénoncent la proposition qui selon eux, si elle est appliquée, se fera au détriment de la santé des Français.
En évoquant la possibilité du désengagement de l’Etat sur le remboursement de certains actes de santé, tels que l’optique, Roselyne Bachelot a provoqué un tollé général. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Dès mardi, Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française, rappelait que Nicolas Sarkozy avait promis, lors de sa campagne, d’améliorer la prise en charge de l’optique, remboursées aujourd’hui à hauteur de 65 %. Il a aussi fait part sur RTL de son “souhait de voir s’ouvrir des négociations“, ajoutant “ne pas comprendre la démarche“ de la Ministre.
Pour leur part, les ophtalmologistes ont exprimé leur vive réprobation à travers la voix du Syndicat national des Ophtalmologistes de France (SNOF). Selon eux, l’éventuelle économie qui serait faite, si cette mesure était mise en place, ne suffirait pas à combler le fameux “trou de la sécu“. En effet, ils précisent que “l’optique ne représente qu’1/1000e des dépenses de l’Assurance maladie“. Enfin, cette déclaration est perçue par le parti socialiste comme une nouvelle régression sociale. Il estime dans un communiqué de presse que “la droite cherche ainsi à faire des économies au détriment de la santé des Français, alors que 14 % de la population renoncent déjà à se soigner pour des raisons financières.“
Ayant précisé dimanche que “cette mesure était soumise à conditions“, telle que l’obtention d’une mutuelle pour chaque Français, Roselyne Bachelot s’est exprimée mercredi 16 avril 2008 devant les députés. Elle a ainsi déploré cette “polémique ridicule“ et démenti ses propos. Les Etats généraux de la vue commencent dès demain : l’ambiance s’annonce plus que tendue.
Sources :
Communiqué de presse du SNOF du 14 avril 2008Le Figaro, édition électronique, du 15 avril 2008