Guérir du sida, possible d'ici 10 ans ?
Il y a trente ans les premiers cas de SIDA étaient décrits. Depuis la maladie a fait près de 30 millions de morts et 33 millions sont chroniquement infectées par le VIH. Malgré ces chiffres, la recherche contre ce fléau a fait preuve d’une réelle efficacité avec l’apparition des antirétroviraux permettant de bloquer la réplication du virus dix ans plus tard. Aujourd’hui, un groupe franco-américain définit les conditions nécessaires à la mise au point d’un traitement curatif dans les 10 ans à venir.
Click Here: camisetas de futbol baratasLa nécessité d’un traitement curatif Grâce à la mise au point de traitements antirétroviraux hautement efficaces (ART), l’infection au VIH s’apparente alors à une maladie chronique. Ces traitements bloquent la multiplication du VIH dans le sang, préviennent les complications et augmentent la durée de vie, mais ne guérissent pas de l’infection. Devant être pris à vie, ils s’accompagnent de problèmes d’observance, de résistance, d’effets secondaires et de toxicités cumulées, comme nous le rappelait le Pr. Delfraissy en avril 2011.Plus globalement, l’épidémie reste active, car avec plus de 7 000 nouveaux cas d’infection par jour le VIH garde l’avantage et, pour 2 nouvelles personnes traitées, 5 nouveaux cas d’infection surviennent… Seule la mise au point d’un vaccin et/ou d’un traitement curatif pourra apporter une réponse définitive à la pandémie.Eradiquer le virus dans les “réservoirs“Ces traitements curatifs devront répondre au principal défi posé par le VIH : sa persistance à long terme dans des “réservoirs“ (endroits où le virus se “cache“) malgré le traitement de type ART. Dès les premiers jours de l’infection, le virus envahit des compartiments anatomiques et cellulaires dont il sera ensuite impossible de le déloger et de l’éradiquer. Les ganglions lymphatiques de la région intestinale sont les principaux réservoirs du VIH ; le système nerveux central étant à la fois un sanctuaire et un réservoir où l’accès des traitements est limité (du fait de la barrière hémato-encéphalique qui l’isole de la circulation générale). C’est autour de ce thème d’éradication des réservoirs que s’est constitué, dès 2003, un groupe international de travail initié par les Docteur Alain Lafeuillade (Toulon, France) et Mario Stevenson (Miami, USA). Réunissant près de 150 experts internationaux, le groupe se réunira pour la cinquième fois à la fin de l’année pour faire le point des avancées, et des priorités à donner, en termes de guérison du VIH/SIDA. Dans une “feuille de route“ publiée ce mois dans le journal AIDS Reviews, ces chercheurs définissent les barrières scientifiques qui s’opposent encore à l’éradication du VIH et les voies thérapeutiques originales qui doivent être explorées. Plusieurs problèmes restent à résoudre : déterminer la nature des réservoirs non lymphatiques, déterminer s’il existe une limite en dessous de laquelle il est possible que l’organisme contrôle seul le virus, la mise au point de traitement capable d’atteindre les virus dans les réservoirs, la mise au point de traitements anti-latence, qui seraient capables d’activer le virus dormant, pour l’exposer ensuite à l’action des antiviraux dont l’efficacité pourra être améliorée… Un premier cas de guérison redonne espoir
Fin 2010 a été marqué par la description du premier cas de
guérison probable d’une infection à VIH chez un Berlinois ayant reçu une greffe de moelle pour une leucémie. Difficilement reproductible (car difficile et dangereux), ce traitement démontre pour la première fois que le VIH pouvait être vaincu. De nouvelles voies thérapeutiques sont désormais ouvertes, soit pour “purger“ définitivement les derniers réservoirs viraux présents chez un patient sous ART, soit pour manipuler par
thérapie génique son système immunitaire.
“Nous nous donnons 10 ans pour mettre au point une guérison fonctionnelle (NDLR : situation où l’organisme est capable sans ART de contrôler la multiplication du VIH et sa transmission)“, déclare le Docteur Alain Lafeuillade, “et 10 autres pour définitivement éradiquer le VIH“. David Bême Sources : Communiqué de presse – juin 2011 The Search for a Cure for Persistent HIV Reservoirs – Lafeuillade A, Stevenson M. – AIDS Rev. 2011 Apr-Jun;13(2):63-6. –
(accessible en ligne)