Appli médicale sur smartphone : "De nombreux projets ont vu le jour ces trois dernières années"

April 25, 2020 0 By JohnValbyNation

Jerôme Guille, formateur ingénieur IMAC et spécialiste NTIC & médecine, lève le voile sur l’utilisation des smartphones en médecine, à l’occasion de la conférence “Utilisation du Smartphone et de ses applications en médecine libérale“ aux Entretiens de Bichat du 26 au 28 septembre 2013.

La très grande majorité des médecins possède un smartphone et l'utilise à une fin professionnelle ou mixte.

Comment les médecins utilisent-ils leur smartphone ?

Jerôme Guille : Peu d’études afférentes à l’utilisation des smartphones et de leurs applications par le corps médical ont vu le jour. Le

second baromètre sur les médecins utilisateurs de smartphone en France, dressé par le Conseil National des Médecins, permet toutefois de se faire une idée : il en ressort en effet que la très grande majorité, à savoir 94% des médecins qui possèdent un smartphone, l’utilise à une fin professionnelle ou mixte.Les applications classées, plus ou moins pertinemment, dans les domaines de la santé sur les Stores sont nombreuses. Il existe plus de 100.000 applications dans le monde, et elles sont en constante évolution. Différentes catégories ont d’ailleurs fait leur apparition afin de permettre aux utilisateurs de s’y retrouver plus facilement, comme forme et santé, alimentation et santé, médecine… Une quantité bien inférieure, moins de 1.000, est cependant disponible en français. De plus, la majorité d’entre elles ciblent les patients et non les professions de santé.Le marché des applications smartphone en santé est un secteur en pleine expansion. De nombreux acteurs du domaine, les institutions, l’industrie pharmaceutique, les associations, les organismes de formation médicale continue, les éditeurs de logiciels médicaux, etc., l’ont compris et y contribuent.Si les patients, pour lesquels d’ailleurs la consultation des sites internet et forum “médicaux“ est devenue courante, sont généralement confiants, une partie du corps médical met en avant le manque d’encadrement et de labellisation de l’offre pléthorique d’applications santé. Par ailleurs, secret médical et nouvelles technologies sont souvent perçus comme incompatibles par les patients comme par les médecins.Quelles sont les fonctionnalités les plus utilisées par les médecins et pourquoi ?Jerôme Guille : Outre les applications favorisant un gain de temps au quotidien du praticien et une optimisation de son organisation, avec par exemple les agendas, l’accès au logiciel de gestion du cabinet, ou les dictaphones, les bases de données médicamenteuses sont parmi les plus téléchargées par les médecins. Le coût, la portabilité et la réactivité sont autant d’avantages par rapport aux versions papier. Nous pouvons également citer les applications regroupant les calculs et scores médicaux, très usitées par les médecins.Selon vous, comment évolueront ces nouvelles techniques ?Jerôme Guille : Il me semble que la priorité est d’abord de mieux encadrer, de sécuriser, d’optimiser et de démocratiser l’existant. Une multitude de projets a en effet vu le jour ces trois dernières années, à l’étranger comme en France. Des dispositifs permettent aujourd’hui déjà, couplés aux smartphones et à des applications médicales dédiées, de réaliser par exemple un électrocardiogramme, de prendre la tension, ou encore d’examiner le tympan d’un tiers, d’en prendre des clichés et de les expédier par email au spécialiste qui pourra ainsi les interpréter.Il s’agit là, à terme, d’améliorer la prise en charge et le suivi des patients, malgré les zones de désertification médicale et des patients de plus en plus mobiles, tout en facilitant l’exercice des médecins et en réduisant les coûts afférents au secteur de la santé.RelaxnewsPhoto : ©Jérôme Guille, all rights reserved