Les dispositifs prévus par la France pour faire face au virus Ebola
Recommandations aux voyageurs, procédure de prise en charge des passagers venant des zones contaminées, hôpitaux de référence : la France se prépare pour faire face au risque d’importation du virus Ebola.
Affiche à Lagos, au Nigéria ©Sunday Alamba/AP/SIPA
Quelles sont les recommandations à destination des voyageurs ?Le
ministère des Affaires étrangères recommande depuis jeudi dernier de suspendre “sauf raison impérative“ tout projet de voyage en Guinée, Sierra Leone, Libéria et Nigeria, les quatre pays où des cas de fièvre hémorragique
Ebola sont avérés. Pour les voyageurs sur place, il convient de ne pas se déplacer dans les zones de foyer de l’épidémie, de ne pas manipuler ou consommer de viande de brousse, de se laver fréquemment les mains et d’éviter les contacts avec des malades ayant une forte fièvre, des troubles digestifs ou des hémorragies.Quelles sont les mesures prises par les compagnies aériennes ?Pour parer à tout risque d’importation du virus en France, le
ministère de la Santé a mis à la disposition des compagnies aériennes des dépliants d’information destinés aux passagers de vols directs entre la France et les zones à risques et établi une procédure de prise en charge d’éventuels cas suspects.Selon Air France, la conduite à tenir inclut l’isolement, le port du masque et des toilettes réservées pour le passager suspect, le port de gants et l’utilisation de gel hydro-alcoolique pour le personnel navigant ainsi que le relevé des identités des passagers en contact avec le cas suspect.Tous les passagers d’Air France au départ de Conakry et de Freetown doivent de surcroît remplir un questionnaire avant d’être soumis à un test de température dans l’enceinte de l’aéroport, sous peine de ne pas obtenir leur carte d’embarquement.Que se passe-t-il à l’arrivée en France pour les personnes venant des zones à risque?Selon des informations diffusées par le ministère dès le mois d’avril à destination des professionnels de santé, les voyageurs revenant d’une zone à risque doivent surveiller quotidiennement leur température. Toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour d’une zone à risque, une fièvre supérieure ou égale à 38,5° doit être considérée comme un cas suspect et doit être signalée au Centre 15.Comment se passe la prise en charge ?Tout cas suspect devra rapidement être classé en catégorie “exclu“(l’hypothèse du virus est écartée) ou “possible“ (lorsque d’autres signes cliniques viennent s’ajouter à la fièvre). Un cas ne peut être confirmé que par une analyse biologique réalisée par l’un des deux laboratoires de référence dont un seul est utilisé actuellement, selon le ministère de la Santé. Il s’agit du laboratoire du Centre national de référence des Fièvres hémorragiques virales (FHV) basé à Lyon, qui est rattaché à l’Institut Pasteur.La France dispose également d’“hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser le malade pour qu’il soit pris en charge au mieux, à la fois pour lui-même et pour éviter la contagion“, a souligné Marisol Touraine, ministre de la Santé, la semaine dernière dans Le Parisien. Ces établissements possèdent des chambres d’isolement. Leurs noms n’ont pas été rendus publics par le ministère qui précise qu’il ne communiquera pas non plus sur les cas suspects, mais uniquement sur les cas confirmés.Quels sont les principaux symptômes de la fièvre Ebola ?La durée d’incubation de la maladie varie entre 2 et 21 jours, avec une moyenne de 8 jours. Elle débute par une sorte de grippe, avec fièvre, courbatures et maux de tête. Trois à quatre jours après apparaissent d’autre signes, notamment des éruptions cutanées et des vomissements tandis que l’état général se dégrade progressivement, avec notamment des hémorragies internes et externes.Comment la maladie se propage-t-elle ?Contrairement à la grippe qui se transmet par voie aérienne, le virus Ebola se transmet d’homme à homme par contact direct avec des fluides biologiques (sang, selles, vomissements) de malades. Elle se transmet également par du matériel souillé (aiguilles…). Il n’existe ni vaccin, ni traitement de spécifique.AFP/Relaxnews