Ebola : devant l’ampleur de l’épidémie, l’OMS approuve l’emploi de traitements non homologués
Alors que la barre de 1000 morts par le virus Ebola est franchie, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) vient d’approuver l’utilisation de traitements non homologués en Afrique de l’Ouest dont le
sérum expérimental qui avait été administré avec succès à des soignants américains infectés par le virus.
Plusieurs produits contre le virus Ebola sont en cours de développement mais aucun n'a été pour l'instant homologué.
Plus de 1000 morts en Afrique de l’OuestDans son rapport du 11 août 2014, l’OMS faisait état des nouveaux cas d’infection par le virus Ebola (confirmés, probables ou suspectés) rapportés entre le 7 et le 9 août : 69 au total dont 52 morts. Parmi eux, 11 nouveaux cas et 6 morts ont été recensés en Guinée, 45 nouveaux cas et 29 décès au Liberia, 13 nouveaux cas et 17 décès au Sierra Leone, sans qu’il y ait eu de nouveaux cas ou décès au Nigéria. Cela porte à un total de 1013 morts et 1848 cas d’infection depuis le début de l’épidémie, la plus grave jamais enregistrée depuis la première flambée épidémique par le
virus Ebola en 1976.Et un missionnaire décédé en EspagneMiguel Pajares, un missionnaire espagnol de 75 ans, avait contracté la maladie à Monrovia, capital du Liberia, alors qu’il travaillait dans l’hôpital Saint-Joseph comme soignant. Le missionnaire avait été rapatrié dans une capsule d’isolement à l’hôpital La Paz-Carlos III de Madrid, en Espagne. Il est décédé dans cet hôpital mardi, 10 jours après avoir contracté la maladie. Quant à l’hôpital Saint-Joseph de Monrovia, il a été fermé après le décès d’un quatrième soignant infecté.Des traitements non homologués mais sous contrôle strict comme dans les études en octroi compassionnelAprès quelques tergiversations, les experts de l’OMS font savoir qu’en raison des circonstances sans précédent de cette épidémie de 2014, du nombre important de cas et du haut degré de mortalité de la maladie en Afrique de l’Ouest, ils sont “favorables à l’emploi de traitements et vaccins non homologués dont l’efficacité et la toxicité ne sont pas connus afin d’essayer de sauver des vies et de combattre l’épidémie“.Mais le comité d’experts de l’OMS précise que “des critères éthiques doivent guider l’utilisation de ces produits en toute transparence et en respectant tous les aspects des soins, de consentement informé, de liberté de choix de confidentialité, de respect des personnes ainsi que de préservation de la dignité des communautés impliquées“.Pour tirer les meilleurs profits de ces interventions et “par devoir moral“, l’OMS ajoute qu’il sera nécessaire de recueillir toutes les données d’efficacité, de tolérance et de toxicité liées à ces traitements, tel que cela est fait lors des études cliniques de médicaments non encore approuvés en octroi compassionnel.Deux produits candidats pour l’instantPour l’heure, deux produits en cours d’expérimentation sont désignés (même s’ils ne sont pas les seuls en développement) pour venir en aide aux victimes du virus Ebola, les soignants infectés étant prioritaires en attendant d’augmenter la capacité de production des laboratoires producteurs :- Le ZMapp, un
sérum expérimental contenant un mélange d’anticorps développés dans des souris ayant été testé uniquement sur des macaques avant d’être administré aux 2 soignants infectés par le virus Ebola puis rapatriés aux Etats-Unis. Ce sérum a été développé dans le cadre d’un programme de coopération entre l’armée américaine et le secteur privé. Il est actuellement la propriété de l’entreprise Mapp Biopharmaceuticals de San Diego, Californie, aux Etats-Unis.- Le TKM-Ebola, de la société canadienne Tekmira Pharmaceuticals, est un médicament issu de la biotechnologie, à base d’
ARN (acide ribonucléique) qui cible une protéine du virus Ebola. Ce produit a été pour l’heure utilisé chez plusieurs dizaines d’humains sains uniquement dans le but de tester sa tolérance.Les autorités américaines, avaient, en accord avec les producteurs de ces médicaments, conclu un accord d’expérimentation “fast-track“ (procédure accélérée) en Afrique de l’Ouest, avant même que le comité d’experts de l’OMS se prononce sur l’utilisation de traitements non homologués.Quoi qu’il en soit, les résultats sur l’utilisation de ces produits seront étroitement suivis…Dr Jesus CardenasSources : Mises à jour de l’OMS sur l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest datés du
8 août, du
11 août et du
12 août 2014.Europe 1.Le Huffington Post du 8 août et du 12 août 2014.Document du CDC (Centers for disease control and prevention) : Questions and answers on experimental treatments and vaccines for Ebola (
disponible en ligne).Click Here: NRL Telstra Premiership