Tension artérielle : une réduction plus importante réduirait la mortalité
Un traitement plus agressif de l’hypertension artérielle chez les plus de 50 ans réduit le risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité. Ces résultats pourraient conduire à réviser la prise en charge de l’hypertension et ainsi avoir des retombées pour des millions de personnes.
Une vaste étude suggère qu'un traitement plus agressif de l'hypertension pourrait réduire les risques d'événements cardiovasculaires.
Une hypertension artérielle est caractérisée par des chiffres de tension égaux ou supérieurs à 140 mmHg pour la pression systolique (PAS) ou 90 mmHg pour la pression diastolique (PAD). C’est la plus fréquente des affections cardiovasculaires, avec près de 20 % de la population adulte touchée. Des chiffres qui augmentent avec l’âge puisque 40 % des plus 65 ans et 90 % des plus de 85 ans sont concernés.Moins de mortalité avec des objectifs de tension plus basLes résultats obtenus à partir d’un important essai clinique à travers les Etats-Unis montrent que réduire la pression systolique à 12 (120 millimètres de mercure) ou moins réduit de 24% le risque d’infarctus, de défaillance cardiaque ou d’accident vasculaire. Des résultats qui pourraient changer les objectifs de prise en charge de cette maladie.Cela abaisse aussi de 27% le risque de mortalité lié à ces pathologies, comparativement à la recommandation actuelle d’une pression systolique à 14 (140 mm/Hg) ou moins dans ce groupe d’âge.Ce traitement agressif paraît aussi efficace pour les personnes de plus de 75 ans, selon les résultats de la “Systolic Blood Pressure Intervention Trial“ ou SPRINT présentés à la conférence annuelle de l’American Heart Association et publiés dans la version en ligne de la prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine (NEJM).
Toutefois ce traitement plus intensif de l’hypertension est également lié à un accroissement du danger de problèmes graves comme l’hypotension, des évanouissements et des anomalies rénales, sans pour autant qu’il y ait à ce stade des indications de dommages irréversibles.Des analyses de ces données cliniques et de futures études devront tenter de comprendre comment ce traitement agressif pour abaisser la tension artérielle altère le fonctionnement rénal notamment.Des bienfaits dépassant les risques“Ces résultats de l’essai clinique Sprint ont surpris la plupart des chercheurs et les puissants bienfaits du traitement semblent surpasser ses risques“, souligne le Dr Alfred Cheung, chef du service de néphrologie à l’Université médicale de l’Utah et co-auteur de l’étude.“Nous avons constaté des améliorations importantes de la santé cardiovasculaire en seulement trois ans de suivi et ces résultats pourraient être même encore plus spectaculaires sur dix ou trente ans, si ce traitement est maintenu“, selon le Dr Cheung.Cette approche pourrait “avoir d’importantes implications sur le traitement de l’hypertension dans les années à venir“, ajoute-t-il, invitant toutefois à la prudence dans l’attente “de davantage de données sur les effets secondaires“.En septembre 2015, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), qui ont parrainé l’essai clinique, avaient annoncé l’arrêt de l’étude un an plus tôt que prévu en raison des résultats probants. Les donnés collectées démontrent en effet déjà les bienfaits d’une réduction de la pression systolique à 12, soit largement au-dessous des recommandations actuelles qui sont de 14 ou moins pour les plus de 50 ans, 15 pour les plus de 60 ans et 13 pour les personnes souffrant d’une maladie rénale ou de diabète.Un milliard d’adultes touchésLes résultats de l’essai clinique pourraient concerner à terme un milliard d’adultes dans le monde souffrant d’hypertension, la principale cause de maladies et de mortalité cardiovasculaire.Alors que de nouvelles recommandations officielles pourraient prendre des mois voire davantage, l’essai clinique indique que plus de 16,8 millions d’Américains ou 7,6% de la population pourraient d’ores et déjà se voir recommander cette nouvelle approche agressive, estiment ces chercheurs.
“Ces personnes devraient consulter leur médecin traitant“, conseille le Dr Lawrence Fine, patron du service d’application clinique et de la prévention à l’Institut américain du coeur, des poumons et du sang (NHLBI), partie des NIH.Ce cardiologue souligne “l’importance du mode de vie qui peut faire une différence pour contrôler la tension artérielle“, insistant sur un régime alimentaire sain, le fait d’être physiquement actif et d’éviter le surpoids.Sprint, la plus vaste étude clinique à ce jour d’un traitement contre l’hypertension visant à abaisser la pression artérielle systolique, a débuté fin 2009 avec plus de 9.300 hommes et femmes non diabétiques âgés de 50 ans et plus, recrutés dans une centaine de centres médicaux aux Etats-Unis et à Porto Rico.Le traitement de l’hypertension ne repose pas que sur des traitements médicamenteux, mais avant tout sur des mesures hygiéno-diététiques. Ce n’est qu’
en cas d’échec que les médicaments sont nécessaires. AFP/RelaxnewsSource : A Randomized Trial of Intensive versus Standard Blood-Pressure Control – The SPRINT Research Group – N Engl J Med publié en ligne le 10 novembre – (
étude accessible en ligne)Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey