François Bayrou: Pourquoi se refuse-t-il à Ségolène Royal?

Le MoDem a adopté dimanche dans le Pas-de-Calais son projet politique à l’issue de trois jours de congrès perturbés par , qui s’est invitée aux débats en proposant une alliance électorale aux centristes, qui l’ont refusée.

A force de volonté et malgré un bégaiement initial, ce fils d’exploitant agricole est devenu professeur agrégé de lettres. Solitaire, contemplatif, l’homme public aime trouver refuge dans la littérature, retranché dans son antre parisien, où il vit seul, du lundi au jeudi soir. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, l’esthète vénère le parfum de l’encre, et la tranquillité!Voilà pourquoi

ne cesse de repousser les avances de Ségolène Royal, «trop drôle pour lui»…

En 2007, pendant l’entre-deux-tours, le Centriste se faisait déjà courtisé par la Socialiste. Une intrigue qui revisitait Shakespeare à la sauce politique. C’était Roméo Bayrou qui était au balcon de son appartement privé, et la royale

qui le suppliait de la laisser entrer.

Selon la légende, la nuit tombée, la diva y serait allée de son aubade pour demander au cavalier émérite d’être son Premier ministre au cas où elle vaincrait Nicolas Sarkozy.

Timide, Bayrou n’aurait pas daigné lui ouvrir. «Ne montez pas, ne montez pas!», aurait-il supplié par digicode interposé. «Comme un amoureux qui craint la panne», commentera plus tard Ségo l’éconduite…

Plus de deux ans après l’affront, la soupirante repart à la charge. La Miss a fait ce week-end une irruption surprise au congrès national du MoDem à Arras. Obstinée, elle a lancé une offre publique d’alliance électorale dès le premier tour des régionales avec cinq places éligibles en Poitou-Charentes.

Fidèle à sa ligne de conduite, le Béarnais a opposé une fin de non-recevoir, polie mais ferme à la gente dame.Ce n’est pas parce que son épouse, Babeth, préfère demeurer à Bordères, que le chevalier de Pyrénées-Atlantiques s’écarte du droit chemin.

S’il s’avoue ému par la figure de Bernadette Soubirous, François ne transige jamais sur le principe de droiture. «Si nous avions répondu ‘oui, vous nous donnez quelques postes et nous venons’, cela aurait signifié que nous sommes prêts à soutenir le PS. Ce n’est pas notre choix», a expliqué le sage devant la presse.

S’il a envoyé Ségo sur les roses, n’allait pas penser que le leader du milieu est un goujat, un malotru. Ce matin sur Europe1, Sieur Bayrou a assuré en avoir discuté avec l’intéressée «en privé, depuis déjà des semaines et des semaines. Je pense avoir été d’une clarté absolue, je pense qu’elle a parfaitement compris, je pense qu’elle sait exactement de quoi il s’agit. Je pense simplement que son but était un peu plus de communication que du fond», a-t-il avoué évoquant la proposition indécente.

N’a-t-il jamais été séduit par l’ex-candidate à l’Elysée? S’il a toujours refusé sa main tendue, François reconnaît les qualités comiques de la belle Ségolène: «Elle est un acteur souvent démonstratif du jeu politique français. Ce qu’elle fait, c’est souvent rigolo», a-t-il déclaré au micro de la radio. Un compliment… vraiment?

J.B

Lundi 7 décembre 2009

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