Barbie : “Je ne l’aurais pas fait”… Margot Robbie a exigé cette condition pour jouer dans le film

Au cinéma depuis hier, "Barbie" est le carton annoncé avec déjà 59 889 entrées (dont 90 000 en avant-première) pour sa première journée d'exploitation. Pourtant Margot Robbie aurait pu ne pas faire le film si Mattel avait refusé cette volonté…

Dans Barbie de Greta Gerwig, actuellement en salles, Margot Robbie incarne la parfaite poupée stéréotypée : élancée, blonde aux cheveux longs, les yeux bleus… La comédienne, nommée à l’Oscar de la Meilleure actrice en 2018 pour Moi, Tonya, était la candidate idéale pour incarner la poupée créée en 1959 par Ruth Handler et qui porte le nom de sa fille Barbara. Cette dernière est également productrice du long métrage et a donc été impliquée très tôt dans le projet.

Depuis la création de la poupée devenue icône, Barbie a évolué. Il existe à ce jour plus de 175 sortes de Barbies dont un bon nombre sont présentées dans le film de Greta Gerwig, qui a d’ailleurs beaucoup convoqué ses souvenirs d’enfants dans l’élaboration du film.

Barbie

Sortie :

19 juillet 2023

|
1h 55min

De
Greta Gerwig

Avec
Margot Robbie,
Ryan Gosling,
America Ferrera

Presse
3,4

Spectateurs
3,5

Séances (945)

Barbie a ainsi été la première femme astronaute, elle est également présidente, juge, avocate, journaliste, Prix Nobel, footballeuse, astrophysicienne… Les poupées ont également évolué physiquement, certaines sont brunes, afro-américaines, asiatiques, musulmanes, indiennes. La taille des jouets a évolué aux fils des années, certaines sont plus petites, d’autres plus rondes et Mattel a également lancé une gamme de poupées handicapées : après Barbie en fauteuil roulant, Barbie porteuse d’un appareil auditif et la Barbie atteinte de vitiligo, la marque a lancé une poupée Barbie porteuse de trisomie 21.

Autant d’itérations qui se retrouvent dans le long-métrage porté par Margot Robbie, Ryan Gosling, Issa Rae, America Ferrera et Simu Liu. Et pour Margot Robbie, la présence de ces différentes poupées était LA condition pour faire le film.

Dans une interview accordée au magazine TIME, Richard Dickson, président de Mattel, explique que Margot Robbie est le portrait craché de Barbie, mais que cela fonctionne parce qu’elle est “la passerelle” vers toutes les autres Barbies du film.

Une multiplicité de Barbies

Margot Robbie explique alors au magazine : “Si Mattel n’avait pas accepté ce changement pour avoir une multiplicité de Barbies, je ne pense pas que j’aurais voulu essayer de faire un film sur Barbie. Je ne pense pas qu’il faille dire : “C’est la seule version de Barbie et c’est ce que les femmes devraient aspirer à être”.

Même son de cloche du côté de Greta Gerwig qui déclare dans le dossier de presse : “L’idée de la multiplicité des Barbie et des Ken est née de notre premier rendez-vous avec Mattel. Au moment où j’ai commencé à évoquer plusieurs personnages, on m’a dit ‘Non, nous n’avons pas différents personnages. Toutes ces femmes incarnent Barbie.’ Et je leur ai répondu que si toutes ces femmes étaient Barbie, alors Barbie était toutes ces femmes. Et on m’a dit ‘Oui, en effet’” se souvient Greta Gerwig.

Issa Rae, qui interprète Barbie Présidente poursuit : “Au départ, je craignais que le film ne soit trop féministe et blanc, mais je pense que Margot est consciente d’elle-même. Barbie Land est parfaite, et représente la perfection. Si la perfection se résumait à un groupe de Barbie blanches, ça ne m’aurait pas convenu et je ne sais pas si quelqu’un peut être d’accord avec ça“.

Mattel et l’autodérision

Richard Dickson conclut : “Il s’agissait de trouver le bon talent, capable d’apprécier l’authenticité de la marque et de donner vie à cette controverse d’une manière qui, certes, se moque de nous, mais qui, en fin de compte, a un but et du cœur”. Car même si le film a été produit par Mattel, la marque n’est pas épargnée.

Dans Barbie, Will Ferrell incarne le PDG de Mattel et tous les postes importants de la société sont tenus par des hommes blancs. Si ces derniers aiment à dire qu’ils travaillent pour que les petites filles du monde entier puissent s’identifier à une poupée et se sentir moins seule, la véritable raison est bien évidemment financière. Et c’est assez étonnant qu’un film, produit par une marque, ait autant d’autodérision sur la marque en question.

Un étonnement partagé par Margot Robbie qui, à la lecture du scénario de Greta Gerwig et Noah Baumbach, avait déclaré que les studios ne les laisseraient jamais faire ce film.

Lors de notre rencontre avec l’équipe (à voir plus haut), Issa Rae nous confiait également avoir été surprise lors de la lecture du scénario : “J’étais surprise que Mattel laisse passer ça !“

Un tour de force qu’on doit donc à Greta Gerwig et Margot Robbie.

Barbie est actuellement en salles.