Mort à 87 ans de Glenda Jackson, actrice britannique deux fois oscarisée

July 4, 2023 0 By JohnValbyNation

Actrice deux fois oscarisée, égérie du cinéaste Ken Russell, engagée politiquement au point de mettre sa carrière artistique de côté au début des années 1990 pour devenir élue du parti Travailliste, Glenda Jackson est décédée à l'âge de 87 ans.

Grande actrice britannique, doublement oscarisée au titre de la Meilleure actrice en 1971 et 1974 pour Love et Une Maîtresse dans les bras, une femme sur le dos, Glenda Jackson s’est éteinte ce jeudi 15 juin à Londres, à l’âge de 87 ans, au terme “d’une brève maladie”.

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L’annonce a été faite par son agent Lionel Larne. “Glenda Jackson, actrice et politicienne primée à deux reprises aux Oscars, est décédée paisiblement chez elle […] ce matin après une brève maladie avec sa famille à ses côtés. Elle venait de récemment terminer le tournage de The Great Escaper dans lequel elle partage la vedette avec Michael Caine.

Né le 9 mai 1936, fille d’un maçon et d’une femme de ménage, Glenda Jackson travaille d’abord comme employée dans une pharmacie et suit des cours d’art dramatique pour amateurs. Loin de son milieu familial modeste, elle parvient à étudier au sein de la prestigieuse Académie Royale d’Art Dramatique.

Une actrice doublement oscarisée

Repérée par le grand metteur en scène Peter Brooks, il l’engage en 1963 pour incarner le personnage d’Ophélie dans son adaptation d’Hamlet. Une passion pour le théâtre qui ne la quittera jamais, et pour laquelle elle obtiendra pas moins de cinq citations aux Lawrence Olivier Awards.

Egérie du cinéaste Ken Russell, il lui confie le rôle-titre de son film Love, adaptation d’une oeuvre de D. H. Lawrence. Dans cette oeuvre qui traite de la guerre des sexes et des relations au sein de l’élite de la région industrielle britannique des Midlands dans les années 1920, Glenda Jackson donne la réplique à Oliver Reed, autre acteur fétiche du cinéaste. Jackson remportera l’Oscar de la Meilleure actrice pour sa composition.

En 1971, elle remporte un BAFTA de la Meilleure actrice grâce à John Schlesinger dans le drame sentimental Un Dimanche comme les autres. Son rôle de mère divorcée de deux enfants dans la comédie Une Maîtresse dans les bras, une femme sur le dos, lui vaudra son second Oscar de la Meilleure actrice.

Réputée pour ses compositions dramatiques intenses, elle rafle pourtant, à la surprise générale, la statuette pour un rôle dans une comédie légère, au nez d’actrices qui étaient largement plus favorites : Ellen Burstyn dans L’Exorciste, Marsha Mason dans Permission d’aimer, Barbra Streisand dans Nos plus belles années, et Joanne Woodward dans Summer Wishes, Winter Dreams. Jackson ne vient pas à Hollywood chercher son prix, et se fait représenter par son réalisateur Melvin Frank.

Le virage politique

Après 35 ans passés au théâtre et au cinéma, Glenda Jackson, farouchement anti Thatcher, se lance en politique. En 1992, elle sera ainsi élue comme députée du Parti Travailliste, et conservera sa circonscription jusqu’en 2015. Elle fait même partie, quoique brièvement, du gouvernement de Tony Blair, dans lequel elle obtient le portefeuille du ministère des Transports, de 1997 à 1999.

Après avoir quitté la scène politique en 2015, elle retrouve le chemin des planches et des plateaux de tournage, jouant notamment pour la BBC une femme atteinte de démence dans Elizabeth Is Missing, qui lui vaudra d’ailleurs un BAFTA. Son ultime rôle, à l’âge de 87 ans, est donc dans The Great Escaper.

Mis en scène par Oliver Parker, le film relate l’histoire authentique du vétéran britannique Bernard Jordan (incarné par Michael Caine) qui s’est évadé de sa maison de retraite en juin 2014 afin de pouvoir rejoindre ses camarades de combat lors des cérémonies organisées pour célébrer le 70e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Normandie.

Si elle a travaillé avec des cinéastes et metteurs en scène de renom tout au long de sa grande carrière, Jackson craignait toujours que chacun de ses rôles soit le dernier. “Je ne suis jamais arrivée à un point où je ne m’inquiétais pas de ne plus travailler en tant qu’actrice” déclarait-t-elle dans les colonnes du journal britannique Big Issue. “C’est un métier très surpeuplé, et particulièrement surpeuplé si vous êtes une femme. Les auteurs ne trouvent pas les femmes si intéressantes que cela”.